jeudi 16 juillet 2015

L'hécatombe

Il fait très chaud à Bordeaux depuis plusieurs semaines et nous avons du mal à rafraichir l'intérieur. Nous tournons entre 26 C° et 28 C° en moyenne. Et certains de nos phasmes n'ont pas supporté.

Ceux qui ont compté le plus de pertes sont les Clonopsis gallica.
Quels en étaient les symptômes? Elles ont commencé par maigrir au niveau de l'abdomen et ont donc arrêté de pondre. Elles ont rapidement perdu un liquide vert/marron au bout de leur abdomen. Excusez-moi du terme, mais elles avaient la "crotte au cul", comme si elles étaient constipées. Elles se sont éteintes en l'espace d'une ou deux journées.
Nous avons pensé a plusieurs causes :
- Des feuilles trop jeunes qui peuvent donner la diarrhée, ce qui est radical pour les phasmes. Mais nous faisons très attention à cela.
- Des bactéries. Possible mais bizarre dans un lieu sec. Nous avons décidé de les mettre dans un Flexarium (cage totalement aérée a base de grillage très fin) mais cela n'a pas empêché les morts.
- La chaleur et la sècheresse. Mais ils aiment le sec et supportent jusqu'à 35 C° selon les fiches d'élevage.

Nico a fini par contacter un membre de l'ASPER (Association pour la Systématique des Phasmes et l'Etude de leur Répartition) qui nous a gentiment répondu :
"Bonjour,
Je pense que le facteur déclenchant est la chaleur.
Vous pouvez tenter de faire de légères pulvérisations d'eau le soir, mais je ne pense pas que cela changera quelque chose.
Ensuite, contrairement aux espèces exotiques Clonopsis gallica est une espèce annuelle et dans la nature, il se produit le même phénomène, le nombre de spécimens chute énormément aux mois de juillet et août. Certains individus survivent jusqu'à l'automne, mais ils deviennent de plus en plus rare, plus la saison avance. Une expérience que j'ai faite il y a bien longtemps en 1993. J'avais marqué env. 100 individus début juillet et 1 mois plus tard je n'avais retrouvé qu'un seul phasme ! (http://www.asper.org/articles/mobilite.html).
Donc rien de bien étonnant, à l'époque j'avais le même phénomène en été en élevage. Cette espèce est fragile et par bien des aspects, plus difficile à élever que beaucoup d'espèces exotiques.
En gros il faut éviter les grosses chaleurs surtout à l'intérieur. À l'extérieur les variations de température sont plus importantes, mais les nuits sont souvent plus fraiches qu'à l'intérieur.
Voilà pour les commentaires. Si vous avez besoin de plus de précision, je vous répondrai.
Bien cordialement,
P. L.
Le liquide au bout de l'abdomen est très fréquent chez les phasmes en train de mourir, je pense qu'il s'agit d'une "fuite" des liquides corporels..."
Nous avons décidé d'arrêter les dégâts et de relâcher les deux derniers spécimens qui étaient encore en vie. Nous remettrons aussi des oeufs ou nous avons trouvé nos Phasmes gaulois.

L'année prochaine, nous incuberons une cinquantaine d'oeufs, et selon le nombre de naissances nous en relâcherons et garderons une dizaine de femelles jusqu'à obtenir une cinquantaine d'oeufs. Nous les remettrons ainsi en liberté avant les grosses chaleurs.

Nous avons aussi perdu deux Phyllium philippinicum. Notre belle Eve fraichement adulte n'a pas beaucoup vécu. Elle mangeait très peu, nous ne savons pas pourquoi et a fini par mourir. Sa mue ne s'est peut être pas si bien passée.
Et il a eu aussi la perte de la dernière née. Elle se comportait bizarrement depuis sa naissance. Elle devait être plus faible et je pense que la chaleur ne lui a pas été bénéfique.

Voilà les nouvelles pas très gaies. Je ne souhaite rien cacher sur ce blog, que ce soit les succès ou les échecs. Je me dis que nos expériences quelles qu'elles soient, pourront peut être servir à d'autres éleveurs. Heureusement, ils y a aussi de belles évolutions, ce qui nous permet de nous accrocher à notre passion.


Phyllium philippinicum (9) : 3x L4 / 1 x L5 / 6 x L6 
Myronides sp "Peleng" "Sulawesi" (3) : 1 x L1 / 1 x L2 / 1 x L4

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